Temples et Puces - 1
Une maison d’accueil pour femmes vieillies, seules, datant de ouhhhhhhhhhhhhhh (imitation du cri du loup par sa grand’mère pour qui peut comprendre) avec au fronton une inscription à la forme poétique indiquant aux jeunes filles comment elles deviendront si elles restent froides. Explication en raccourci, parce que mon amie éclate de rire, « regardez : c’est comme ça que vous deviendrez ». Charmant ! et bien sûr à prendre au second degré.
C’est l’été, pour qui pourrait douter. Des rues et le pavage de briques, une composition si caractéristique et tellement perturbante visuellement qu’il est nécessaire de toujours regarder où nous devons poser le pied, il n’y a pas de différence d’aspect du trottoir à la chaussée, juste un niveau et encore !
Sauf ici, une bordure blanche indique le droit chemin.
Une calèche attend sagement au bord de la chaussée Xxxxlaan, tous les noms se ressemblent, ou Xxxxweg, au choix et peu importe, la calèche est bien là avec ses deux chevaux. Une ancètre de la deudeuche si chère au temps de notre jeunesse, prête pour de folles équipées. Bon, je dévie de ma route.
Des orgues laissent à penser que la célébration d’un mariage se prépare.
La porte du temple est grande ouverte. L’exemple m’étant donné, je passe aussi la tête afin de regarder. Je n’ai pas l’habitude et pourtant je constate qu’il n’y a pas une grande différence : l’ambiance est très traditionaliste, de jolies dames chapeautées, des messieurs joyeux comme des notaires flamands rêvent d’imiter le sous-préfet aux champs. On n’a pas oublié de déposer des fleurs au bout des bancs avec des rubans qui ne veulent pas les laisser s’évader. Nous ne sommes pas invités, inutile de s’attarder.
Un chien qui avait oublié d’être blanc n’a pas, lui, autant de scrupules. Il entre. Vite chassé il ressort, la queue entre les pattes. Sans avoir laissé au passage quelques puces vivaces qui visiblement savent bien sauter.
Pour ne pas rester sur cette note quelque peu discordante, un autre fronton, dans une rue voisine, fait le pendant de l’autre, parce que, là comme ailleurs, des vieux messieurs peuvent rester seuls aussi.
