Le ticket - 2 suite

Publié le par Marie

La faim, rien de tel pour commencer une pause. Nous nous dirigeons d’un pas ferme vers la salle de restaurant.

Enroulée dans le drap, quelque peu humide quand même et revêtue de mon peignoir XXL à la ceinture fermement nouée, je m’installe dans un cabriolet matelassé, style anglais qui me fait penser au corps d’un bodybuilder avec ses tablettes de chocolat, deux accoudoirs juste bien inclinés pour un laisser-aller de nonchalance. Pas dans mes goûts mais confortable.

- Un apéritif, mesdames ?
Un bref coup d’œil au serveur, choisi très certainement pour plaire et inciter à la consommation nous provoque un large sourire.

- Deux Xérès medium  s’il vous plaît, pouvons-nous passer commande du repas en même temps ?

- Rein problem  [chacun remarquera l’absence d’accentuation]

Après les politesses d’usage et même quelques exagérations verbales, les verres sont devant nous.

Santé. Heurt du cristal au tintement joyeux, je porte un toast muet à la santé de mes amis virtuels, s’ils me voyaient à ce moment ….

Subitement je réalise que nous sommes dans un restaurant chic, ambiance feutrée, lumière douce, serveurs (pas de serveuses) tirés à quatre épingles alors que nous sommes reçues dans des tenues qui sont plus que négligées, ébouriffées – comme les chiennes sorties de l’eau avant qu’elles ne s’ébrouent – en savates, sans maquillage ni signe extérieur de richesse ; que l’on soit propriétaire ou locataire de l’éponge.
Oserions-nous nous conduire ainsi en d’autres circonstances ?
Je pense que nous avons atteint à ce moment le point culminant de la sublime volupté – pour les plus de quarante, cela va sans dire ….

Nous sommes des reines en guenilles et le temps n’a plus cours. Je savoure. Je me sens BIEN.IMG1041.jpg

Publié dans Amphores

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
merci Aah pour tes lumières. Bien utiles quand l'on sait les embroglio de M . Son acharnement, nan moins souhaitable, a faire trébucher le lecteur!
Répondre
A
Il y avait une fausse piste, bien sûr, omme dans toute histoire ui tient debout, pour faire trébucher le lecteur. Un texte debout ne peut que dominer le lecteur rétamé sur le bitume enpétrolé.Le bout de papier qui permettait d'entrer dans le paradis humide et néanmoins batave n'avait rien à voir avec le titre, ce que naïf chacun a cru longtemps. Moi en tous cas.C'est le serveur délicat et son rein problem sans accent qui est le titre. Pour le Jerez, désolé mais moi ce sera fino.Sans compter qu'il n'y a même pas d'accortes serveuses pour le seul plaisir des yeux. J'ai du mal à esthétiser un serveur, avec ou sans "rein".
Répondre
M
Si j'avais écrit "sherry" quelle aurait été ta réaction ? ah! le serveur ... quel service sans sévices ! j'en ai terminé avec lui mais il y a toujours un temple, un ticket et une puce pour achever l'histoire. Je bidouille la photo pour répondre à ceux qui ne posent pas de question.