Arythmie

Publié le par Marie

Faut-il détruire nos lettres d’amour ?

Du tiroir secret d’un bonheur du jour, j’ai sorti un paquet sans ruban, bien rangé. Une double correspondance, des lettres sans enveloppe, pliées en trois, sans logique de date ou par capacité. En vrac, le prix de l’affranchissement marqué dans l’angle, à classer par richesse de verbes et par sincérité. Tout y est, même la première et coupable je suis de l’avoir commencée.

Ce n’est pas une décision à prendre à la légère, sur un coup de tête. Un manque de clarté, de certitude m’entraîne dans le doute. Pourquoi les avoir conservées ? Pour qui ?

Relire, c’est inutile, les premières étaient belles et enjouées, les récentes bien plus mélancoliques. Est-ce à détruire ou recopier ?

Un sillon s’est creusé, impossible à combler, marqué à tout jamais des sentiments multiples dans mon âme accueillante. C’était un carrousel de joies dans l’échange de mots à la fois illusoires et sans tromperie. Sincérité provisoire, sentiment éphémère qui montre au fil du temps sa faiblesse et sa fragilité.

L’amour est ce qu’il est, pas ce qu’on veut qu’il soit. Sans cesse transformé, comme les nues qui passent, se termine en orage ou bien il disparaît sans qu’on sache pourquoi (et encore moins comment).

Je pensais à l’Amour et nos mots en partage alors que devant moi les juniors concentrés échangeaient leurs coups sûrs, cachés derrière des masques protecteurs, silhouettes gris-blanc, espèce protégée - provisoirement - des coups fatals, dans des règles établies du respect de l’adversaire.

Et puis tu m’apparus, androgyne muni de ton sabre de bois. Ce n’est pas dérisoire que de le dire en bois, ni me moquer de toi, corsaire sur ton prao, flibustier intrépide aux ailes de corbeau que j’arrache une à une telle phrase épluchée. Ta jeunesse insolente et ton regard lointain derrière le hublot tourné vers un ailleurs m’ont soudain fait comprendre combien il était illusoire de poursuivre plus longtemps le monologue. A quoi sers-je me dis-je et faut-il te l’écrire avec des mots précis ? Te rappeler que ce que tu disais est juste valable le temps de prononcer, que j’ai cru …  pas de malentendu, à chacun sa vérité.

Des mots définitifs, je ne sais pas les prononcer, je suis conne de croire et je

Et pourquoi serais-tu seul à en profiter ?

Je t’attendrai.

Publié dans Aïe

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M
Qu'est-ce que vous racontez ?
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M
Toc, toc, toc j'ai réveillé quelqu'un ? c'est toi ? tu veux reprendre les lettres ?
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D
Les deux en même temps, belle prise. Un poète et sa fleur. Mais j'ai dit que le griffu allait dormir, pourtant l'envie ne manque pas de laisser celui-là s'occuper des deux enfants.
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_
Caramba ! Encore râté Théoddule !
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M
Non mais ! le cercueil n'est pas commandé  ...RAnTanPlan n'est pas innocent dans l'histoire. On s'éloigne des lettres .... majuscules en tiroir.
A
Je n'avais pas prévu qu'ils arriveraient si vite.<br /> <br /> Tagada, voilà les Dalton.
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