le temps sans heure

Publié le par Marie

Vous pardonnerez , j'espère, l'audace qui me conduit à vous écrire ainsi.
Nous ne nous connaissons pas. Je sais maintenant votre existence par une pratique du futur, une interprète de talent venue de Prague en France en 1992 et 1993. Le cheminement est un peu compliqué et je ne me hasarderai pas sur ces chemins montants, sablonneux, malaisés.
 J'ai lu-dire que vous étiez homme à trouver un épanouissement dans la perpétuation des us, je vous rejoins en cela. Les bonnes manières se dissolvent dans une agitation dont l'accélération conduira à notre perte .
Maintenons la politesse, la courtoisie, prenons le temps au temps pour qu'il nous laisse vivre.

 

 

Je confie cette première missive à un voltigeur de confiance – le colombier est déserté – le relais de poste se trouve à huit lieues de ma citadelle, les attelages sont défaillants et je ne monte plus depuis longtemps.
J'aurais pu engager une visite de politesse, ce n'est pas convenable, je m'abstiendrai donc et je confie, telle une bouteille à la mer, le message présent à mon dévoué secrétaire.

 

 

Pour vous tranquilliser, je ne suis pas veuve, pas jeune non plus, la jeunesse est si folle et m'entoure souvent.
J'ai la chance d'avoir encore mes vieux parents et surtout d'avoir goûté la mirabelle de celui qu'on a appelé l'un des "Père de l'Europe" – en privé à Scy.
Existe-t-il encore ce village paisible ?

 

 

Il n'est point de réponse qui soit attendue.
Portez-vous bien, Monsieur, le printemps se prépare.

 

 

M

 

 

Publié dans de jour en jour

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