Hallucinose

Publié le par Marie

Le rêve – ou bien est-ce un cauchemar ? – commence bizarrement. Je me trouvais en un lieu inconnu, tout au moins à l'intérieur d'un immeuble de bureaux aux installations futuristes où tout apparaît et disparaît en fonction des déplacements individuels. Lever légèrement le bras équivaut à faire ouvrir un classeur, le tout dans un silence ouaté, même pas le chuintement caractéristique des glissières sur des roulements à galets de céramique, les billes en acier n'existent pratiquement plus dans les équipements. Une autre galaxie. Je me trouve avec une autre personne. Homme ou femme ? je l'ignore. Les trait sont apparus en un éclair et Il ne reste rien, même pas un vêtement qui permette de préciser. Nous choisissons des échantillons. S'il vous plaît, ne me demandez pas de quoi, je n'en sais rien ! le choix est difficile et nous discutons. Quand tout à coup mon regard est attiré vers l'extérieur, au niveau des lucarnes du grand immeuble d'en face : une construction solide, dont Monsieur le Baron Haussmann aurait pu revendiquer la paternité. Incongru dans cet environnement ultra moderne. Ce que je vois me glace le sang : un bovin passe la tête au niveau du toit, puis se hisse dans le chéneau avec de sérieuses difficultés, avance le long de la corniche et se précipite dans le vide … Je pousse un cri, ce qui provoque chez mon vis-à-vis un réflexe de retournement.  Alors là nous assistons, muets devant un spectacle irréel de vagues successives de bovins en escalade et de leur chute volontaire.
Ne voulant pas les voir s'écraser au sol, je détourne la tête pour apercevoir, de quelque côté que je me tourne, au travers des vitres du bâtiment panoramique, des nuées de "bretonne pie noire" flottant en apesanteur au-dessus des toits …

Seules les vaches de pierre de la cathédrale regardent leurs consoeurs d'un air impavide. Vide. Tiens, je les connais celles-là.
Aucune cohérence, tant dans les dimensions des ouvertures que la disposition des lieux, aucun rapport avec des conversations de la journée, sans lien avec des lectures. Je cherche.

Non, je n'avais pas bu. Non, je n'avais pas ingéré de champignons. Non, je n'ai pas regardé un film d'épouvante. Non, ma vue n'est pas insuffisante au point de confondre des oiseaux avec des ruminants. On – pronom bien pratique, je ne suis pas obligée de préciser qui  - m'a dit qu'il fallait raconter ses cauchemars pour les oublier. Attendons. Est-ce une malédiction ? un présage ?
Ce n'était pas à cet endroit, ça aurait pu ! les vaches ne manquent pas dans ce pays là.


Publié dans de jour en jour

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